Veillée espagnole

Poésies et flamenco

A Molières le 17 décembre à 20h30 salle des fêtes

Sous la présidence de Monsieur le consul général d'Espagne à Bordeaux: D.Tomas Solis Gragera et son épouse, et avec le soutien de l'association "Amis & Amigos"

Soirée réussie et bonne enfant,  une centaine de personnes présentes.

Le consul satisfait et participant s'est commis d'une lecture pour notre plus grand plaisir

 

Aragon, Lorca, Ferrat, Saint Jean de la Croix, Brel,Neruda, Machado, Marti, Vallejo sont les poêtes lus

Pour ma part j'ai lu;

L'étrangère d'Aragon

Il existe près des écluses un bas quartier de bohémiens

Dont la belle jeunesse s'use a démêler le tien du mien

En bandes on s'y rend en voiture ordinairement au mois d'août

Ils disent la bonne aventure pour des piments et du vin doux

On passe la nuit claire à boire on danse en frappant dans ses mains

On n'a pas le temps de le croire il fait grand jour et c'est demain

On revient d'une seule traite gai sans un sou vaguement gris

Avec des fleurs plein les charettes son destin dans la paume écrit

J'ai pris la main d'une éphémère qui m'a suvi dans ma maison

Elle avait les yeux d'outremer elle en montrait la déraison

Elle avait la marche légère et de longues jambes de faon

J'aimais déjà les étrangères quand j'étais un petit enfant

Celle-ci parla vite vite de l'odeur des magnolias

sa robe tomba tout de suite quand ma hâte la délia

En ce temps-là j'étais crédule un mot m'était promission

Et je prenais les campanules pour les fleurs de la passion

A chaque fois tout recommence toute musique me séduit

Et la plus banale romance m'est l'éternelle poésie

Nous avions joué de notre âme un long jour une courte nuit

Puis au matin bonsoir madame l'amour s'achève avec la pluie .

 

 

 

Voici qu’avait écrit l’écrivain Gabriel Garcia Marquez (Cent ans de solitude) quand il avait quitté la vie publique pour des raisons de santé (cancer), un bel hommage à la vie que j’ai le plaisir de vous faire partager :

« Si pour un instant Dieu oubliait que je suis une marionnette en chiffon, et qu’il m’offre un morceau de vie, je profiterais de ce temps le plus possible. Je suppose que je ne dirais pas tout ce que je pense, mais en définitive, je penserais tout ce que je dis. Je donnerais une valeur aux choses, pas pour ce qu’elles valent, mais pour ce qu’elles signifient. Je dormirais peu, je rêverais plus. Je crois que chaque minute passée les yeux fermés représente soixante secondes en moins de lumière. Je marcherais quand les autres s’arrêtent, je me réveillerais quand les autres dorment. Si Dieu m’offrait un morceau de vie, je m’habillerais simplement, me déshabillerais sous le soleil, en laissant nu non seulement mon corps, mais aussi mon âme. Je prouverais aux hommes combien ils se trompent en pensant qu’on ne tombe plus amoureux en vieillissant, et qu’ils ne savent pas qu’on vieillit lorsqu’on cesse de tomber amoureux. Je donnerais des ailes à un enfant, mais je le laisserais apprendre à voler seul. J’enseignerais aux vieux que la mort ne vient pas avec l’âge, mais avec l’oubli. J’ai appris tant de choses de vous, vous les hommes.. J’ai appris que tout le monde veut vivre au sommet de la montagne, sans savoir que le véritable bonheur réside dans la manière de l’escalader. J’ai appris que quand un nouveau né serre fort de son petit poing, pour la première fois, la main de son père, il le retient pour toujours. J’ai appris qu’un homme n’a le droit d’en regarder un autre de haut que pour l’aider à se lever. J’ai appris tant de choses de vous, malheureusement, elles ne me serviront plus à grand-chose, car lorsqu’on me rangera dans ce coffre, je serai malheureusement mort. Dis toujours ce que tu sens, et fais ce que tu penses. Si je savais que je te vois dormir aujourd’hui pour la dernière fois, je t’embrasserais très fort et je prierais le Seigneur pour pouvoir être le gardien de ton âme. Si je savais que ce sont les dernières minutes où je te vois, je te dirais : « je t’aime », sans présumer bêtement que tu le sais déjà. Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne une autre occasion de faire bien des choses, mais si jamais je me trompe et que je n’ai plus que ce jour, j’aimerais te dire combien je t’aime et que je ne t’oublierai jamais. Le lendemain n’est garanti à personne, qu’il soit jeune ou vieux. Aujourd’hui peut être le dernier jour où tu vois ceux que tu aimes. N’attends pas, fais-le aujourd’hui, car si demain ne vient pas, tu regretteras sûrement de n’avoir pas pris le temps d’un sourire, d’une caresse, d’un baiser, car tu étais trop occupé pour pouvoir faire plaisir. Garde près de toi ceux que tu aimes, dis-leur à l’oreille combien tu as besoin d’eux, aime-les et traite-les bien, prends le temps de leur dire « je regrette », « pardonne-moi », « s’il te plaît », et tous les mots d’amour que tu connais. Personne ne se souviendra de toi pour tes pensées secrètes. Demande au Seigneur la force etla sagesse de les exprimer. Montre à tes amis et aux êtres chers combien ils sont importants pour toi. Gabriel Garcia Marquez Brumes